Nous sommes installés depuis maintenant vendredi soir dans le jardin de l'hôtel Mercedes où nous retrouvons Justine et Hugues de retour du centre du Pérou. Le week-end se passe calmement et lundi matin c'est l'heure de vérité, la visite au garage VW de Arequipa. Le début de la conversation avec le chef d'atelier , bcp plus sympathique par ailleurs que celui de Cusco, n'est guère encourageant, mais après quelques téléphones avec Lima, ce dernier nous dit que ce qu'ils peuvent faire à Lima, ils peuvent aussi le faire ici, ils doivent juste passer par la capitale pour avoir le contact avec l'Allemagne qui doit leur expliquer comment dégrader un moteur de Euro 5 en Euro 3, qui est la norme valable en Amsud. C'est d'après eux la seule solution pour faire disparaître les alarmes et retrouver un mode fonctionnement normal. Retour à l'hôtel ou cette fois nous prenons une chambre et attendons le coup de téléphone qui doit nous rassurer. Le temps passe, nous visitons la ville, les musées, faisons des baby foot avec Juju et Hugues.Hélène a suivi un cours de cuisine péruvienne dans un resto avec Juju et elles ont appris à cuisiner, le saltado de lomo, la cebiche et la suppa de camarones. Aujourd'hui mercredi, tjs pas de bonnes nouvelles, seul un coup de fil nous informe que la réponse de l'Allemagne n'est pas encore arrivée. Demain aprem nous retournerons au garage pour avoir peut être une bonne nouvelle de vive voix.

Un mot quand même sur Arequipa qui est la deuxième ville du Pérou et dont le centre historique est très beau. Les plus beaux batiments, comme presque partout en Amsud ont pratiquement tous été construits par ou sous l'égide de l'église catholique.

Après un petit déj au bistrot du coin qui n'arrive pas tout à fait à nous faire oublier notre nuit de m...Nous dirigeons vers le fameux canyon de Colca (un des plus profonds du monde) et je dois dire que nous en sommes pas déçu. C'est juste impressionnant et splendide. Nous visitons quelques villages et en fin d'après midi nous nous installons sur le parking de la Cruz des Condors absolument désert à notre arrivée. Le canyon n'est pas seulement profond, il est également cultivé en terrasse et des pueblos sont disséminés à toutes les altitudes, les derniers carrément en son fond. Nous passons une nouvelle nuit à plus de 3600 m, mais on commence à avoir l'habitude et les angoisses d'Hélène lors de notre première nuit en haute altitude ne sont plus que des mauvais souvenirs. Le but est de se lever tôt et d'assister à la sortie des condors, profitant des thermiques pour s'élever majestueusement le long des parois chauffées par le soleil. Installés depuis 7h30 sur la plateforme d'observation, nous voyons arriver les cars de touristes par dizaines et c'est en leurs compagnies que nous nous régalons à observer pendant près de 1h30 les vols somptueux de ces seigneurs des Andes. Tout commence timidement par l'apparition de 1 à 2 volatiles qui nous survolent sans un battement d'ailes et ensuite après un grosse attente c'est le bouquet final, d'abord 2 puis 4 puis 7 condors et pour finir une bonne dizaine nous offrent un spectacles somptueux.

Remarque qui n'a rien à voir,vous remarquerez au passage la facon originale qu'on les péruviens de marquer le milieu de la route.

Ensuite aussi vite qu'ils sont arrivés les cars de touristes s'en vont et nous nous retrouvons à nouveau seuls pour profiter d'un petit déj bien mérité.Ce dernier expédié c'est le départ pour Arequipa, en repassant par Chivay et le col à 4911m, où une fois de plus le bus nous étonne.Nous profitons de l'arrêt du déjeuner pour admirer une foultitude d'animaux dans la réserve nationale Salinas y Aguada Blanca à 4300 m d'altitude. Des alpagas, des vigognes, des Lamas et quelques oiseaux. Le soir nous arrivons à Arequipa ou une autre aventure nous attends, celle de la réparation du bus.

Çà y est nous sommes enfin parti du camping Quinta Lala où nous étions si bien pour nous diriger vers le canon de Colca et Arequipa. Afin d'éviter Juliaca qui est vraiment moche et où l'on perd beaucoup de temps, et pour gagner 140 km, nous nous sommes décidés à passer par une route secondaire. Au début nous nous sommes félicités de notre décision.La route était asphaltée, toute neuve, tout était parfait. Nous avons passé la nuit dans un petit pueblo à 4000 m d'altitude. Des habitants charmants nous ont indiqué où mettre le bus pour être à l'abri du vent glacial de la nuit qui s'est révélée parfaite.Le matin nous discutons avec le père d'une petite fille qui nous dit que la route n'est pas asphaltée jusqu'à Arequipa. On s'en est aperçu.....Tout d'abord en traversant une ville importante même pas sur la carte, aucune indication, pas de détail des rues dans le GPS, le marché dans tout le centre, si bien que c'est au pif que nous sortons de la ville et demandons la direction d'Arequipa à des habitants qui nous indiquent vaguement une piste partant dans la bonne direction.On a pas été déçu du voyage,une bonne quinzaine de km sur des pistes défoncées par les camions allant et venant de la mine voisine. Après avoir récupéré la piste principale qui elle était bonne nous avons effectué une bonne cinquantaine de km dans un paysage sauvage et minéral somptueux, roulant de petits cols en descentes toujours entre 4000 et 4500 m. Et ensuite.... l'enfer a commencé, une piste en travaux affreuse, des trous, de la tôle ondulée, des cailloux et surtout une noria de camion discontinue dans les 2 sens, et ceci sur 70 km. Nos amortisseurs ont du perdre 1 à 2 cm de hauteur. Enfin nous rejoignons la route principale et attaquons celle qui doit nous mener à Chivay, porte du canon de Colca. Et là, la bonne surprise, la route est belle, le paysage superbe et notre bus fidèle (malgré ses ennuis) nous emmène sans problème dans un col culminant à 4911 m d'altitude (nouveau record battu), le tout en restant pratiquement sans arrêt en troisième.Un petit arrêt au col pour admirer les 8 volcans entourant Arequipa et nous descendons sur Chivay ou nous attends une nuit peu tranquile passée sur la plaza de Armas. On a bien remarqué en allant au resto, les prémices d'une fête, on s'est dit que tout serait terminé après le repas, que nenni, la teuf a duré jusqu'à 2 h du mat, et malgré le boules quiès et les coussins sur la tête on a pas beaucoup dormi.

A l'heure ou j'écris ces lignes, nous nous trouvons à nouveau au camping de Cusco depuis maintenant 3 jours ou nous préparons la suite de notre voyage. Nous y avons retrouvé d'autre part nos amis marocains qui ont eu un gros problème avec leur boîte de vitesse, Claus et Anethe qui ont voyagés avec nous entre l'Europe et Montévidéo et fait connaissance avec Renaud et Jocelyne un couple de neuchatelois très sympa, connu tout d'abord par E-mail à l'initiative d'autre amis. Nous partons demain, le jour de mon anniversaire (envoyer les cadeaux à: Michel Amsud) pour Aréquipa et Lima où nous espérons régler les problèmes du bus.

Qui a dit que le francs suisse était une valeur refuge, en tous cas pas les péruviens.

Sur la route du retour à Cusco, nous nous sommes arrêtés  aux Salinas de Maras situées à 3200 m d'altitude. Un site absolument splendide où dans des centaines de bassins suspendus en terrasses de couleurs différentes, alimentés par une source d'eau tiède saturée en chlorure de sodium, on produit du sel par évaporation. Ces salinas datent de l'époque pré-inca et sont toujours exploitées

Nous nous sommes ensuite rendu à Moray, un site inca dédié à la recherche agricole. Le site se présente comme un amphithéâtre principal et de deux secondaires, plus petits à proximité. Ils sont constitués de plusieurs terrasses disposées en cercle concentriques.La position des terrasses permettait de faire varier la température de plus de 5 °C entre le centre et les plus élevés et de créer ainsi une multitude de micro-climats.

Que dire du MachuPichu sinon que c'est à la hauteur de nos attentes et que c'est juste impressionnant et grandiose.Cette cité construite pratiquement dans les dernières années du règne Inca et jamais découverte par les espagnols est un vrai mystère. Personne en fait en sait avec certitude  pourquoi elle fût construite et pourquoi elle fût abandonnée. Une chose est certaine elle fût “redécouverte” par un archéologue américain Hiram Bingham en 1911. Pour ceux qui veulent en savoir plus je les renvoie à la toile. Nous y avons passé près de 4 heures à monter et descendre des escaliers, les yeux écarquillés par tant de majesté et nous demandant comment il a été possible de monter tant de blocs de rochers immense sur ce terrain escarpé. Comme nous avons trouvé que nous n'avions pas escaladé suffisemment d'escaliers au cours de ces 3 derniers jours entre Pisac, Ollantaytambo et le MP nous avons décidé de redescendre à pieds les 1200 marches nous séparant de Aguas Calientès ou nous sommes arrivés heureux mais un peu rétamé.

Le chemin pour le MachuPichu passe par la Vallée de l'Urubamba appelée aussi vallée sacrée. Il s’agissait d’un site stratégique puisqu’elle gardait l’entrée de la jungle et représentait enfin un haut lieu religieux. Les prêtres et astrologues incas la considéraient en effet comme la projection terrestre de la voie lactée, la galaxie ou l’on trouve les principales constellations incas : le lama, le condor, l’arbre… Cette vallée est parsemée de villages ou bourgs dont les principaux sont Pisac, Urubamba et Ollantayrambo où nous avons pris le train pour Aguas Calientès appeléee aussi MachuPichu Pueblo, ville de bric et de broc,située 400 m sous le MP que nous atteignons en bus en trente minutes. C'est lors de cette journée de voyage que nous sommes repassés sous les 3000 mètres d'altitude pour la première fois depuis 1 mois.

 Pisac

Le site archéologique Inca de Písac est l'un des plus importants de la Vallée sacrée des Incas. Les ruines de Písac se trouvent sur une colline à l'entrée de la vallée. Les ruines sont réparties le long de la crête en 4 groupes : Pisaqa, Intihuatana,Q'Allaqasa, et Kinchiracay. Le versant de la colline est strié de terrasses agricoles construites par les Incas et toujours utilisées. On peut très bien se rendre compte ici comment les incas ont réussi à mettre en culture les pentes abruptes des montagnes.Avec ses constructions militaires, religieuses et agricoles, le site avait une triple fonction.

Ollantaytambo

 Ollantaytambo est une forteresse inca dont le nom signifie l'auberge d'Ollantay, du nom d'un guerrier. Elle fut le siège de combats acharnés entre Incas et Espagnols, Manco Inca s'y réfugiant pour tenter de fédérer la résistance inca après la chute de Cusco. C'est l'un des seuls vestiges de l'architecture urbaine inca avec ses bâtiments, ses rues et ses patios. Dans la partie haute se trouvent les vestiges du temple, tout en porphyre rouge, les plus remarquables étant six blocs assemblés entre eux avec une grande précision par des blocs plus minces. Ollantaytambo, renferment des pierres travaillées avec une admirable perfection; cependant ces constructions correspondent à une époque très ancienne et bien antérieure à l'histoire des Incas. Des analyses d’ADN ancien établissent la preuve d'un peuplement humain sur ce site au cours de la période 600 à 400 av. J.-C.

Lundi passé nous sommes allés au garage VW de Cusco pour essayer de régler notre problème de FAP et avons obtenu un rendez vous pour mercredi.Le mercredi nous nous pointons la fleur aux lèvres pensant qu'ils allaient brancher le PC, regarder le problème, lancer une régénération automatique et basta. Nous sommes tombé sur un mec pas très sympa, ne parlant pas un mot d'anglais (ne parlons même pas du francais), et ayant bcp de peine à comprendre notre espagnol de course. Après moultes explications et l'aide de google traduction, il nous dit que tout est clair et de revenir le soir. Lorsque nous nous pointons, toute la partie du pot d'échappement comprenant le FAP et le catalysateurs est par terre, et les 2 équipements vidés de leur contenant.  On trouve un hotel et on revient le lendemain pour apprendre qu' il y a encore un problème de sonde de température qui empêche la régénération et la supression des alarmes.

Bref, on repart avec un bus ayant un peu plus la pêche, mais avec un arbre de Noël sur le tableau de bord et en sachant pas vraiment comment il va se comporter dans le futur.

Lorsque nous revenons au camping, tout le monde est parti et il tombe une forte pluie entrecoupée de grêle; résultat, gros coup de blues. Pour nous, qui sommes habitués au beau temps depuis des semaines, cet épisode de mauvais temps ne fait rien pour améliorer notre moral. Mais bon, on va aller vers des jours meilleurs, et après le MachuPichu nous nous dirigerons vers Arequipa et/ou Lima pour essayer de régler notre problème. Entre temps, le beau temps ainsi que Justine, Hugues et les marocains sont de retour (malgré eux pour ces derniers car ils ont un problème de boite de vitesse bloquée.)

Eh oui, le voyage n'est pas de tout repos, entrecoupés de surprises de tout genres. Nous avons même rencontré des jeunes allemands qui nous ont dit texto:

le voyage c'est pas des vacances, c'est un job à plein temps.

On n'est pas obligé d'être d'accord.

Nous sommes installés au camping Quinta Lala environ 150 m au-dessus de Cusco depuis maintenant une bonne semaine. Si l'arrivée a été chaude, c'est à cause de ces 150 mètres de dénivelé, de la mauvaise idée de suivre le GPS sans réfléchir (je sais, je sais, c'est la deuxième fois) , de mon optimisme naturel et du manque de puissance du bus. Bref, nous nous sommes à nouveau retrouvé dans une rue en pente, êtroite ( très en pente dit Hélène) avec de plus un caniveau au milieu et notre cher bus qui ne voulait plus aller de l'avant. Par chance, une petite rue latérale nous a permis de nous en sortir après moultes manoeuvres et une descente rockabilly en sens interdit.

Nous avons retrouvé au camping nos amis marocains Kika, Anouar et leurs adorables enfants Meissa, Mehdi et Maya ainsi que Arjan et et Léontine que nous n'arrêtons pas de croiser et avec lesquels on va se faire de super bouffes dans les meilleurs restos.

Nous rencontrons également Justine et Hugues un jeune couple de francais sympa venant de Guyane.

Le temps passe tranquilement, entre la visite de Cusco, les visites chez le garage VW, la recherche de billets pour aller au MachuPichu, la lecture et le farniente.

Cusco, que dire de Cusco cette ancienne capitale de l'empire Inca, aujourd'hui cité cosmopolite, pleine de contradictions, avec ces magnifiques cathédrale érigées sur des temples Incas, ces boutiques chics, ces restos gastronomiques pratiquants pratiquement des prix européens, et d'autres parts ces femmes en costumes traditionnels promenants leurs lamas pour se faire photographier avec vous pour 50 centimes, les cireurs de chaussures et les vendeurs ambulants.

Mais c'est surtout une ville superbe, la plus belles que nous ayons vue depuis notre départ, avec une richesse archéologique incroyable. Nous y sommes en pleine saison touristique et la ville est envahie de touristes venus de tous les horizons avec tout ce que cela signifie, les prix s'envolent et il est très difficile d'avoir des billets pour aller au MachuPichu. Mais avec un peu de patience et les conseils d'autres voyageurs, nous nous sommes procurés les fameux sésames, nous permettant d'y aller la semaine prochaine, moitié en train, moitié avec notre bus.

Un petit mot sur le bus; à notre arrivée à Puno, nous avons décidé de refaire quelques trous additionnels dans le p.... de FAP mais sans résultats.

Puno en tant que tel, ne mérite pas les 3 jours que nous y avons passé, mais because la fête nationale nous avons dû attendre pour aller faire l'assurance obligatoire au Pérou. Assurance qui couvre seulement les torts causés aux personnes et non pas aux véhicules. Mais bon pour 30 CHF pour 3 mois on va pas faire les difficiles.

A propos de fête nationale,le jour ou nous avons passé la frontiere une fête était organisée avec discours et fanfare, ce qui parait normal, ce qui l'est moins c'est qu'ils faisaient cela au milieu de la route entre les 2 postes frontières. Nous avons juste attendu une heure de plus; mais comme au niveau formalités tout a été vite expédié ça nous a pris le temps habituel.

C'est le dernier jour que nous nous sommes régalés en allant aux îles flottantes habitées par des communautés Uros qui s'y sont ínstallées  depuis des siècles afin de se protéger des Incas et d'autres communautés. Ces  sont fabriquées avec des roseaux qui poussent en abondance dans les bas fonds du lac. Ces roseaux servent de base, superposés en plusieurs couches pour les îles elles-mêmes et pour construire les maisons et les bateaux. Au fur et a mesure que les couches inférieures pourrissent on complète avec de nouvelles couches. Cela donne un sol très souple agréable à marcher dessus.

Malheureusement la popularité de ces îles s'est traduite par un afflux de touristes et je doute un peu de l'autenticité de celle que nous avons visité.

Ensuite nous sommes allés sur une autre îles complètemet différente nommée Taquile et habitée par des communautés Quechua qui évitent les mariages intercommunautaires pour garder leur identité. Elle est  magnifique, ressemblant un peu à l'Isla del Sol de Copacabana, avec la même lumière qui évoque la méditerranée.

Ensuite retour au camping, devant lequel est stationné une ex-canonnière britanique à vapeur. Celle-ci nommé Yavari ainsi que sa jumelle Le Yapura ont été construites à Birmingham en 1862, expédiées en pièces détachées par le Cap Horn, acheminées en train jusqu'à Tacna puis en mules à travers les Andes et remontées sur place. Ce petit voyage a duré 6 ans.

On a passé une superbe journée, nécessaire, avant le trajet du jour d'après jusqu'à Cusco, où nous avons décidé de nous rendre plutôt qu'à Arequipa, la route semblant plus facile.

De plus les garages VW contactés à Arequipa ne nous ont jamais répondus, alors que notre ami Anouar nous aconfirmé l'existence d'un concessionnaire VW à Cusco avec atelier.

Le trajet s'est bien passé, même si le turbo du moteur ne s'enclenche plus et que par conséquent notre fidèle bus manque nettement de pep.

L'arrivée a été chaude,mais ceci fera partie d'un autre article.