Après s'être rendu compte que ce n´était pas un bon plan pour aller dans la vrai jungle depuis Misahualli, nous sommes partis pour la Laguna Azul près de Tena qui en fait n'est ni une laguna ni vraiment azul. Il s'agit de petites vasques formées dans le lit du rio Jatunyacu, se succédant par une série de cascades et/ou de rapides. Et ni azul car il a beaucoup plus et la couleur de l'eau était plutôt vert forêt, comme celle qui nous entoure de partout. Qu'importe ces légères réserves on s'est beaucoup amusés dans l'eau durant 2 jours.

Hélène a fait ami-ami avec un Chuntawawa,(nom en Quechua) espèce de chenille qui a trouvé amusant de grimper le long de son dos. Les gens de la communauté indigène qui gère le lieu étaient très accueillants.

Misahualli est pratiquement un cul de sac avant la jungle. On peut seulement faire encore 15 km jusqu'à la Casa del Suizo et ensuite c'est avec un bateau si l'on veut aller plus loin, voir même beaucoup plus loin. Le rio Napo qui traverse la ville va se jeter dans l'Amazone. Misahuelli est aussi connu pour ces singes jouant sur la place principale et piquant tout ce qui traine, y'a intéret à fermer les voitures.

Nous trouvons à nouveau un super endroit pour bivouaquer, ils sont même d'accord de démonter une partie de la barrière pour faire entrer le camion de Ben et Mimi qui ne passe pas par la porte. Ils nous ont enfin rejoints après que leur camion se soit enlisé dans le bas côté en démolissant le bord de la route en béton léger léger.

On y passe deux belles journées à faire de la moto, une belle ballade le long d'un rio dans lequel on peut se baigner. Les 2 soirées étaient prévues pour aller dans une laguna dans la forêt observer des animaux sauvages malheureusement les 2 soirs il tombait des trombes d'eau.

On trouve à Rio Verde un super camping tenu par une anglo-brésilienne parlant parfaitement francais.On fait vraiment des rencontres surprenantes.

Le lendemain toujours avec Ben et Mimi, départ pour un des ces fameux tarabitas, qui sont en fait des câbles tendu d'un coté à l'autre du cañon sur lesquels circulent soit des nacelles entraînées par des moteurs de camions, soit des tyroliennes. Adrénaline au rendez-vous. On s'est éclaté.

Le jour d'après, toujours la pluie omniprésente, visite de la chute la plus belle de la vallée, nommée le chaudron du diable. Je peux juste dire qu'il porte bien son nom, c'est vraiment impressionnant.

Cette vallée est superbe, même sous la pluie, la végétation commence vraiment à devenir tropicale, la température est agréabe la journée et même un peu fraiche le soir.

Mais on voudrait quand même bien voir le soleil. Alors demain départ pour Misahulli aux portes de la forêt vierge

La montée infernale, c'est celle qui nous mène au camping Ojo del Volcan, au dessus de Bagnos où nous devons retrouver Ben et Mimi. Il faut juste imaginer 700 m de dénivelé sur 5.5 km avec des épingles serrées à mort et un bus pas au mieux de ses performances. Dans chaque épingle je pensais, celle-là on va jamais la passer, la vitesse diminuait,le compte-tours aussi mais miracle un petit bout moins raide nous permettait de relancer le moteur et ceci jusqu'à l'épingle maudite, encore plus raide que les autres. Je me dis ca va pas le faire, impossible de passer par l'intérieur du virage; trop raide, je décide de passer par l'extérieur et au même moment une voiture déboule en sens inverse...crac, boum dans notre porte coulissante. Bon, je vous passe les détails, simplement dire que nous sommes tombés sur des gens hyper sympa qui nous font confiance et n'appelle pas la flicaille locale. Faut dire qu'on a pas d'assurance tiers collision, seulement une SOAT couvrant les dégats aux personnes; pour 48 dollars par année faut pas rêver. On les contactera quand on sera à Quito.

On fini par retrouver nos potes aux camping perché sur un promontoire au-dessus de Banos, endroit superbe malheureusement un peu noyé dans le brouillard.

Le lendemain, pluie au réveil, donc redescente sur Banos( destiné principalement aux bains et aux ballades) pour aller aux thermes. On s'amuse bien dans tous les bassins à différentes températures et le soir départ pour Rio Verde distant d'une vingtaine de km. Faut dire que Banos sous la flotte c'est pas terrible. Il faut juste imaginer un cañon aux pentes presque verticales descendant de la sierra jusqu'aux portes de la jungle. Et malgré cela, les paysans locaux arrivent à cultiver les champs et même à monter des serres.

Elle peut bien être verte la vallée, en tout cas celle qui nous mène au Parque National El Cajas, avec la quantité de flotte qui tombe ces derniers jours. Malgré cette pluie et brouillard rencontré la haut on en regrette pas un instant cette escapade en altitude.

Ce parc compte plus de cent lagunas de quelques dizaines de mètres à plusieurs km toutes différentes les unes des autres.On y a effectué des ballades superbes avec Emilie et Zoé pendant que Ben essayait en vain de nous pêcher des truites pour le dîner. Ces paysages de haute montagne, à moitié noyés dans le brouillard et les nuages sont magiques et superbes. De plus nous avons été épargné par la pluie durant les ballades, je crois même me rappeler que nous avons vu le soleil. Nous sommes à plus de 4000m et il y a des petites fleurs et des arbres comme chez nous à 1500m. Vraiment magnifique. Nous sommes maintenant de retour à Cuenca et partons ce jour en quittant Ben, Emilie et Zoé après une superbe semaine passée ensemble même si manifestement on ne boxe pas dans la même catégorie au niveau du bus.

Changement total de paradigme, on quitte la saleté, le désert gris et beige, les villes moches du Nord du Pérou et surtout le bruit. Quel plaisir de se retrouver dans des paysages tout vert qui varient au gré des kms que nous parcourons et surtout des changements d'altitudes. Une fois on se croirait dans le jura, et 20 km plus loin on est en pleine végétation tropicale. Et en ville c'est le pied, en tout cas à Cuenca où nous sommes depuis 2 jours, personne ne klaxonne, pas comme au Pérou, ou si t'as pas démarré avant que le feu en devienne vert, t'as un concerto de klaxon. De plus c'est hyper propre.

Bon ici la monnaie du pays est officiellement le dollar américain, donc les prix n'ont rien à voir avec le Pérou et surtout la Bolivie, mais ca reste acceptable.

Je passe en peu du coq à l'âne pour parler température, la journée c'est super il fait dans les 25 °C quand le soleil veut bien se montrer, mais le soir ca caille, on a ressorti la couette et on fait des feux avec nos potes Ben, Emilie et leur fille Zoé que l'on avait connu à Sucre. J'allucine complètement, on est à 2° de latitude sud, et on a froid; moi qui n'arrêtais pas de dire à ma douce, tu verras en Equateur tu vas mourrir de chaud......je suis plus crédible. Bon d'accord on est à 2600 m d'altitude, mais quand même. Et là c'est pas prêt de s'arranger demain on part pour un “parque nationale” avec bivouacs au-dessus de 4000 m.

Autre chose qui nous a réjouis, on a enfin du bon café, nous qui désespérions d'en trouver en Amsud. En Argentine, ils mettent du sucre dans le café en poudre, au Chili c'est le règne du Nescafé, et en Bolivie et au Pérou c'était difficile d'en trouver de bonne qualité. Mais ici, c'est le top.

On a commencé notre périple en Ecuador par un petit paradis situé à Vilcabamba dans la vallée des centenaires, nommée ainsi parce que les gens vivaient très vieux; il semble qu'avec le passage à la vie moderne les choses aient bien changé. C'est une très belle vallée située entre 1600 et 2200 m d'altitude et menant à Loja au Pérou, toute en collines vallonées, en cultures étagées et bénéficiant d'un climat idéal. On y a passé 2 jours superbes. Ensuite départ pour Cuenca, au niveau de Sucre et Cusco pour la beauté du centre ville colonial. Ce ne sont que bâtiments superbes et églises magnifiques. Je signale en passant que c'est la capitale du chapeau panama qui comme son nom ne l'indique pas, ne vient pas du coté du canal.Un panama superfino, qui est la meilleure qualité peut couter jusqu'à 1000 dollars.

Vilcabamba

Cuenca